aux folies de belleville

On dit souvent, et moi le premier, que Belleville est un quartier à part. Un coin de Paris qui a du caractère, une identité bien encrée. Mais encrée dans quoi ? Dans son histoire. Et je ne vous ferai pas un cours d’histoire magistrale, non, aujourd’hui je vous parlais de 7 petits ou grands faits historiques qui sont symptomatiques de leur époque et de l’évolution de Belleville.

Belleville, le quartier de la fête

Dès le moyen-âge, on retrouve des traces de belles tavernes qui accueillent, en dehors de Paris, les fêtards et toutes les personnes qui voulaient éviter la police de Paris. Mais c’est surtout à partir de l’existence du Mur des Fermiers Généraux de 1785 que les guinguettes et cabarets se multiplient du côté de Belleville. Pourquoi ? Côté Paris, ce mur a une vocation fiscale, l’entrée des denrées est payante alors qu’aucune taxe n’est exigée hors du mur.

C’était le coin de la Courtille, situé sur l’actuel carrefour où se trouve le métro de Belleville, qui était le lieu de toutes les fêtes. On y buvait donc la piquette, on y chantait et on y dansait, notamment les quadrilles. On dit d’ailleurs que le mot « guinguette » viendrait aussi de cette période et de Belleville car dans certains établissements on servait du vin venant du « Clos Guinguet ».

Si aujourd’hui c’est au Café Chérie, au Zorba ou encore aux Triplettes qu’on perpétue cette tradition de fête à Belleville, à l’époque c’était le cabaret Ramponneau, le Point du Jour, le Coq Hardi, le Boeuf rouge… Il est aussi amusant de voir quelques établissements qui ont traversé les siècles comme la Vielleuse (dont on trouve la trace dès 1790) ou encore les Folies qui avaient pour ancêtres le Cabaret du Grand St Martin.

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La Vielleuse vers 1905 – photo des-gens.net

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Les Folies, l’un des phares de la nuit Bellevilloise aujourd’hui

Belleville terre de druide

L’installation de l’homme sur la colline de Belleville daterait du néolithique. A l’Antiquité une villa gallo-romaine s’était développée sur l’emplacement de l’actuel porte des Lilas et il nous reste certains indices de la vie celtique à Belleville. Comme notamment cette rue de la pierre-levée qui indique l’emplacement d’une pierre druidique. Panoramix avait probablement des collègues à Belleville.

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La piquette

Aujourd’hui quand vous sortez d’un dîner chez des amis et que vous dîtes : « Ah la vache son vin c’étai vraiment de la piquette », c’est que vous avez vraiment trouvé son vin dégueulasse et que la prochaine fois c’est vous qui apportez le vin. Mais d’où vient cette expression ? De Belleville ! Sur la colline de Belleville, comme sur celle de Montmartre, on cultivait de la vigne. Le vin qui sortait de ces vignes était plutôt jeune et légèrement pétillant. Loin des grands crus, il était destiné aux fêtes populaires nombreuses à Belleville. Tellement loin des grands crus, que la Piquette de Belleville, c’était son nom, devint une expression pour décrire un mauvais vin.

Le premier télégraphe

Claude Chappe a vite trouvé le meilleur endroit pour installer sa toute nouvelle invention, le télégraphe : sur le point le plus haut de Paris à 128m50, à l’emplacement actuel du cimetière de Belleville, au début de la rue du… Télégraphe. La première installation eut lieu en 1793.

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photo Visites-guidees.net

La 17ème ville française

Au milieu du XIXème siècle avec la révolution industrielle et l’installation de nombreuses usines et manufactures sur les terres bellvilloises la population a littéralement explosé : de moins de 3000 habitants en 1815, elle passe à 87 699 habitants en 1856 ! Juste avant l’annexion par Paris, Belleville était la 17ème ville française !

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rue Champlin fin XIXème

Belleville coupée en deux

L’urbanisme a souvent servi des intérêts politiques. Avec l’annexion de Belleville par Paris, le baron Hausman n’a pas créé un arrondissement pour Belleville, mais deux. Pourquoi se compliquer la vie ? Pur calcul politique : la population de Belleville étant principalement ouvrière, le pouvoir avait peur d’éventuelles contestations, d’organisations politiques contre le pouvoir en place. Résultat il a partagé Belleville en deux, en prenant pour ligne médiane, la rue principale de la ville, la rue de Belleville. Côté impair vous êtes dans le XIXème arrondissement, côté pair dans le XXème. Ca n’a pas empêché Belleville d’être une des principales places de la Commune en 1871.

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L’usine de Meccano

Belleville a accueilli la première usine des jouets Meccano. Créé par un anglais à Liverpool, c’est en 1921 que Meccano installe sa première usine en France au 78 de la rue Rebeval. Pendant 10 ans, l’usine a été le fournisseur officiel de milliers de petits français. Pour la petite histoire, l’entreprise est devenue 100% française aujourd’hui.

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photo lafabriquedeparis

Vous connaissez d’autres petits faits historiques de Belleville qui caractérise le quartier ? Partagez les ici !

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